Aller au contenu

Page:Janet - Le cerveau et la pensee, 1867.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les faits s’y présentent avec cette parfaite simplicité. Ainsi, pour nous en tenir à la relation de l’âge et du poids, nous trouvons de singuliers dissentiments entre les observateurs. Il s’agit de fixer le moment où le cerveau atteint son poids maximum. Suivant Sommering, ce serait à l’âge de trois ans, ce qui est vraiment inadmissible. Suivant Wenzel, ce serait entre 6 et 7 ans, suivant Tiedemann entre 7 et 8, etc. On peut choisir. Enfin, d’après Sims, le poids du cerveau irait croissant jusqu’à l’âge de 20 ans, diminuerait de 20 à 30, reprendrait son élan de 30 à 50, et décroîtrait à partir de cet âge. Cette loi extraordinaire, qui suppose une diminution cérébrale de 20 à 30 ans, doit être l’effet d’une illusion de l’opérateur ou s’expliquer par quelque circonstance particulière[1]. Gratiolet cependant incline de son côté à penser « que le cerveau croît toujours, au moins dans les races caucasiques, depuis la première enfance jusqu’à la décrépitude ». Il n’y aurait point par conséquent de décroissance. On voit par tous ces faits que l’on ne sait pas encore très-bien, quoi qu’en dise le docteur Gall, le rapport

  1. MM. Broca et Gratiolet sont d’accord pour supposer que le fait peut s’expliquer par l’existence des hydrocéphales, très-nombreux dans le bas âge, et dont un grand nombre meurent avant vingt ans. Ce seraient eux qui augmenteraient ainsi la moyenne de la première période.