idiots et chez les hommes de génie, et ne se rencontrant que chez eux, fasse défaut à tous les hommes médiocres et doués de raison.
Est-ce là la méthode suivie par l’auteur ? Il s’en faut de beaucoup.
Nulle part d’abord il ne nous explique précisément ce qu’il entend par le génie. Il parle de transcendance, de supériorité, d’excentricité, d’originalité, etc. Mais ce ne sont là que des mots sans signification précise. En général, il emploie le mot de génie, comme on le fait dans la conversation vulgaire, où l’on n’est pas tenu à la précision et où, pour plus de commodité et de rapidité, on embrasse sous un même nom les choses les plus dissemblables. Mais il n’y a rien de plus compliqué que les faits qui paraissent les plus simples au vulgaire, et pour parler de ces faits d’une manière vraiment sérieuse, il faut commencer par les décomposer : opération très-difficile et pour laquelle la physiologie n’est absolument d’aucun secours.
Je me trompe cependant en affirmant que l’auteur n’a pas de théorie sur la nature du génie. Il en a une, mais qui n’est pas le résultat de l’analyse et de l’observation, qu’il n’a exposée nulle part avec précision, et qu’il emprunte en grande partie aux préjugés de notre temps.
Il y a une trentaine d’années, une école littéraire pleine d’imagination et de talent, mais dont on