Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/106

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grimaces de ce personnage. Le…, femme de vingt-sept ans, a été à la salle des morts d’un hôpital pour reconnaître le cadavre d’un de ses parents, mort du tétanos. On lui a décrit la maladie, et en particulier les spasmes de la nuque en arrière. Elle présenta, à la suite de cette visite, des secousses rythmées de la nuque en arrière, qui n’ont cédé qu’à un traitement suggestif. C’est d’ailleurs ainsi que se forment les épidémies de chorée rythmée dans les écoles. On peut rechercher l’origine du mouvement chez le premier malade; mais il n’y a plus chez les autres qu’une imitation avec plus ou moins de déformation, ce qui rend souvent difficile l’interprétation du mouvement. Enfin bien souvent il y a des cas complexes où se mélangent les secousses émotives, les mouvements professionnels, les mouvements imités, ou même des mouvements bizarres que le sujet se sent obligé de faire, simplement parce qu’ils sont grotesques.

C’est là ce qui produit ces agitations confuses qui existent quelquefois pendant la veille, plus souvent pendant la crise. Ce qu’on appelle communément la crise d’hystérie est un ensemble de contorsions, de mouvements désordonnés qui rappellent toutes sortes d’émotions et toutes sorte d’actions, qui se produisent quelquefois avec un certain rythme pendant une période déterminée, et quelquefois d’une manière constamment irrégulière. Certaines attitudes sont considérées comme caractéristiques : les malades se raidissent dans une extension forcée qu’elles cherchent à exagérer encore en renversant la tête en arrière, en creusant le dos, en soulevant le ventre; elles ne portent plus sur le lit que la tête et les pieds; elles font le pont, suivant l’expression consacrée. Autrefois on attachait une grande importance à ce geste de l’hystérique qui fait le pont; on y voyait un symptôme caractéristique au point de vue du diagnostic