Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/167

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Mais il faut répéter ici la remarque déjà faite à propos des agitations motrices. Le sommeil des hystériques est souvent anormal, il est souvent remplacé par diverses formes d’insomnies ou par des variétés du somnambulisme et quand il en est ainsi les contractures peuvent persister. On serait donc mal fondé à nier le caractère hystérique d’une contracture qui persiste pendant la nuit dans un état de sommeil apparent. Pendant certains états de somnambulisme, les contractures peuvent persister, mais elles peuvent aussi disparaître ou bien être remplacées par de la chorée, des attitudes cataleptiques, des mouvements en rapport avec le délire. Même pendant la veille, on peut, par divers procédés psychologiques, obtenir des mouvements très nets de ce membre, en apparence immobilisé et la cessation passagère de la contracture.

Si ces contractures ressemblent à une sorte d’entêtement, il n’en est pas moins vrai que cet entêtement n’est pas identique à celui que l’on peut observer chez des individus bien portants ou même chez des obsédés : il n’est certainement ni volontaire, ni conscient. Des malades très sincères, et il y en a évidemment, ont souvent gémi sur cette impuissance et sont parfaitement convaincus que ce n’est pas leur propre volonté qui détermine cet accident. À moins de méconnaître entièrement l’état mental de ces malades et de la accuser bien superficiellement de simulation, comme font quelquefois les ignorants, il n’est pas possible de dire que la paralysie soit chez eux une immobilité volontaire, ni que la contracture soit un entêtement volontaire.

Ce qui pousse un observateur superficiel à une affirmation de ce genre, c’est la remarque suivante : on se figure qu’un individu bien portant peut reproduire assez facilement une contracture hystérique. Même si cela était vrai, cela prouverait simplement