qu’ils ont eus. On voit alors que leur immobilité et leur inertie n’étaient qu’apparents, l’idée fixe se développait en dedans d’eux-mêmes par des hallucinations et des images sans se manifester au dehors et le sujet se racontait à lui-même : « je vais mourir, voici mon petit cercueil sur deux chaises, mes amies le couvrent de roses blanches, etc. »[1]. Malgré la dégradation des expressions extérieures, l’idée fixe a toujours conservé ses caractères essentiels.
Quand les idées fixes deviennent ainsi incomplètes, il se produit souvent un phénomène remarquable, difficile à expliquer au point de vue clinique. Les idées ne remplissent pas l’esprit tout entier comme dans les cas précédents, d’autre pensées étrangères à l’idée fixe peuvent se développer chez le sujet en même temps ou en apparence simultanément et le sujet quoique en proie à son idée fixe peut continuer à parler d’autre chose. Mais ce qu’il y a de remarquable, c’est que ce sujet qui s’exprime ainsi semble ignorer le délire qui se développe au dedans de lui-même ou n’en connaître que quelques fragments. Non seulement il semble oublier son idée fixe après son développement mais il semble l’ignorer pendant le développement même.
Le cas le plus typique qui fera comprendre le caractère étrange de ce groupe nous est fourni par les délires qui prennent la forme de l’écriture des médiums et c’est pourquoi j’ai proposé d’appeler ces idées fixes partielles des idées fixes à forme médianimique. L’écriture des médiums, cette écriture intelligente qui semble se produire à l’insu du sujet est, dira-t-on, un
- ↑ Névroses et idées fixes, 1898, I, p. 220, 227.