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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/248

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d’anesthésie, des troubles de la mémoire qui constituent diverses formes d’amnésie, et surtout des troubles de l’action, des incapacités de se décider et de véritables paralysies systématiques portant sur divers actes. La conscience du sujet semble perdre de tous côtés le contrôle sur diverses fonctions, mais elle subsiste encore d’une manière apparemment normale, et beaucoup de personnes ne se rendent pas compte du trouble grave qui se prépare.

Dans certains cas l’attaque proprement dite semble commencer sans raison, par suite du simple développement du trouble précédent; mais ce n’est pas absolument exact. Presque toujours il y a de petits phénomènes extérieurs ou intérieurs qui, par association d’idées, rappellent d’une manière plus nette l’émotion initiale. La vue d’une flamme, quelquefois d’une simple allumette, va amener l’attaque chez nos sujets impressionnés par un incendie; un cri, un nom, une phrase quelconque la rappellera chez les autres. Notre malade K… présente une susceptibilité remarquable : il suffit qu’un chien aboie dans la rue, qu’elle voie passer un chat, qu’on prononce certains mots dont elle interdit absolument l’usage, comme les mots « amour, affection, bonheur, etc… » La moindre choses suffit pour provoquer une attaque interminable dans laquelle les convulsions et les hurlements se mêlent pendant quinze et vingt heures. N’est-il pas visible dans tous ces cas qu’il s’agit d’une association d’idées entre la perception redoutée et les souvenirs qui déterminent l’attaque comme le somnambulisme? Les différents termes de ces systèmes d’idées sont liés ensemble de telle façon qu’ils s’évoquent mathématiquement l’un l’autre.

On aura peut-être plus de difficulté à reconnaître la même loi, si on considère les attaques dont le point de départ semble être l’attou-chement ou l’excitation