Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/253

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L’homme est un apprenti, la douleur est son maître… » Il y avait là un mélange de phénomènes très caractéristique, déterminé par l’agitation automatique de toutes les fonctions.

Ces phénomènes se sont développés pendant un certain temps, qui est très variable : la crise peut durer quelques minutes, elle dure communément une demi-heure ou une heure, elle peut durer des heures et des jours. J’ai vu des crises d’hystérie se prolonger pendant huit jours. Mais il est bon de remarquer que les très courtes durées et les très longues sont également rares. Une attaque très courte ne durant que quelques minutes, est facilement suspecte et doit faire songer à la possibilité de l’épilepsie; une attaque très longue dépassant plusieurs jours doit nous rendre circonspect et nous faire discuter la possibilité d’un délire ou d’une aliénation.

La terminaison de l’attaque est également importante et caractéristique. Lentement ou rapidement le sujet revient à lui, c’est-à-dire qu’il sort de son état de conscience anormal pour reprendre l’état de conscience habituel que nous considérons comme sa personnalité. Comme il n’a subi que des modifications en somme assez superficielles de l’état de la conscience, il n’est pas malade, il revient à lui dans un état à peu près normal, sans grands maux de tête, sans ahurissement et sans fatigue profonde. Ces remarques sont très importantes, car il en est tout autrement pour toutes les autres attaques convulsives et en particulier pour l’accès épileptique qui laisse après lui une grande confusion mentale et un sommeil stuporeux pendant plusieurs heures. Un caractère curieux mérite d’être remarqué, c’est que dans l’hystérie un certain nombre d’attaques sont au contraire suivies très rapidement par une période de bien-être. Le sujet éprouve une certaine détente, il se trouve beaucoup mieux portant qu’avant son attaque,