percevoir les choses extérieures, avec la même concentration de l’esprit sur une idée; mais les idées qui se succèdent sont multiples et amènent des comédies différentes, dans lesquelles les perceptions et les souvenirs ne sont pas les mêmes. L’unité du somnambulisme semble indépendante de l’idée fixe, il y a quelque chose d’étranger à l’idée elle-même qui a unifié ces trois ou quatre idées et les a réunies dans une même crise.
Le même caractère va se retrouver avec un peu plus de complications dans d’autres formes du somnambulisme polyidéique. Les idées sont modifiées non par le souvenir de somnambulismes antérieurs, mais par l’impression déterminée par des objets extérieurs que le sujet perçoit encore, ou bien ce changement se fait plus facilement encore, simplement par association d’idées. Il suffit de relire, à ce point de vue, l’observation amusante du somnambule de Mesnet, décrit déjà en 1874. Cet individu avait un somnambulisme très varié, dans lequel il jouait tantôt des scènes de sa vie militaire, tantôt des scènes amoureuses, ou bien il faisait de la musique, ou il se croyait domestique, le tout suivant les objet qu’il touchait ou suivant les impressions qui passaient dans son esprit : une idée éveillée par association se développait en une comédie, elle en éveillait une autre, puis une troisième, et ainsi indéfiniment. Ces somnambulismes sont parfois très compliqués et remplis en apparence par un grand nombre d’idées différentes.
Mais alors il faut se demander ce qui fait l’unité de ces somnambulismes. Pouvons-nous encore appliquer ici la conception générale qui était si simple dans les cas de somnambulisme monoïdéique? Nous résumions ces états par ces mots : « Il y a, disions-nous, une idée simple, un système d’images qui s’est séparé de la totalité de la conscience et qui a pris