En second lieu, quand on parle de névroses, il faut se décider à distinguer dans la fonction diverses parties hiérarchiquement superposées, car il est évident que dans les troubles névropathiques une fonction n’est jamais détruite d’une manière définitive dans son ensemble. Il me semble nécessaire de distinguer dans toute fonction des parties inférieures et des parties supérieures. Quand une fonction s’exerce depuis longtemps elle contient des parties qui sont très anciennes, très faciles et qui sont représentées par des organes très distincts et très spécialisés. Dans la fonction de l’alimentation, par exemple, il y a les sécrétions digestives qui existent depuis l’époque des premiers animaux, qui sont représentées par des glandes bien isolées et qui fonctionnent très facilement, à la suite de réflexes très élémentaires; ce sont là les parties inférieures de la fonctions. Mais je crois qu’il y a aussi dans toute fonction des parties supérieures consistant dans l’adaptation de cette fonction à des circonstances plus récentes, beaucoup moins habituelles, qui sont représentées par des organes beaucoup moins différenciés. Il est évident par exemple que dans l’alimentation il y a la préhension des aliments qui se fait chez l’hom-me par la bouche, par les mains, c’est-à-dire par des organes qui peuvent servir à beaucoup moins simples et beaucoup moins réguliers que ceux de la sécrétion des glandes gastriques.
Mais on peut monter plus haut encore, il y a à mon avis une partie tout à fait supérieure dans chaque fonction, c’est celle qui consiste dans son adaptation à la circonstance particulière qui existe au moment présent, au moment où nous devons l’employer, dans l’adapta-tion plus où moins complète à l’ensemble des phénomènes extérieurs et intérieurs dans lesquels nous sommes placés à