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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/84

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délicats. Cependant, je reconnais volontiers que ces altérations motrices sont légères, et tout à fait incapables de rendre compte de l’énorme paralysie du langage qu’on observe. Si on va plus loin, si on cherche à étudier l’état des cordes vocale (cette étude, commencée à l’époque de Charcot, est résumée dans la thèse de M. Cartaz) on constate qu’il n’y a pas, en réalité, de grands troubles dans les cordes vocales. Certains auteurs ont observé un certain degré de parésie dans l’adduction, mais je crains qu’ils ne se soient fait illusion. Nous ne savons déterminer le rapprochement des cordes vocales qu’en demandant au sujet de crier ou de prononcer un son. Or, il s’agit justement de sujets qui ne savent ni parler, ne crier, et qui, par conséquent, ne pourront pas produire le mouvement des cordes vocales que nous leur demandons : l’immobilité des cordes vocales que nous constatons ne prouvent pas leur paralysie véritable et il est probable qu’il n’y a ici, comme dans tout le reste, que des troubles proprement psychiques.

Le tableau que Charcot a tracé du mutisme hystérique et que je viens de résumer est très saisissant, mais sa précision est un peu exagérée : le trouble peut être plus complexe et il peut aussi être moins complet et moins net. Le mutisme peut se compliquer par l’addition d’autre symptômes, d’abord par l’addition de diverses paralysies siégeant sur les organes mêmes qui jouent un rôle dans le langage. Il est très souvent associé avec les troubles respiratoires dont nous aurons à parler plus loin et c’est là une association fort intéressante. Il se com-plique très souvent de certaines paralysies ou de certaines contractures dans les muscles de la face ou dans les muscles du cou. Beaucoup de sujets en même temps que les mouvements de la parole ont perdu les mouvements délicats des lèvres, ils ne peuvent plus sucer, ni diriger le souffle, ni embrasser, d’autres ont des