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Page:Janin - Œuvres diverses, série 1, tome 1, 1876.djvu/41

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Vous savez que les deux gendarmes qui la gardaient fumaient dans son cachot en tenant des propos obscènes.

Vous savez qu’elle avait écrit son testament en cachette, entre ses draps, et que ce testament fut remis à Fouquier-Tinville.

Enfin, vous savez sa mort, et vous n’attendez pas encore que je vous la raconte… Je n’en puis plus.

Ah ! vous voulez des détails ! Ah ! vous voulez que je revienne lentement sur ces incroyables supplices ! Ah ! vous vouiez savoir l’histoire entière de cette agonie royale, et c’est moi que vous chargez de ramasser une à une toutes ces tortures ! Eh bien ! vous l’avez voulu, je vous les ai dites jour par jour, heure par heure, minute par minute, toutes ces tortures, c’est-à-dire que je vous ai dit à peine quelques-unes des souffrances corporelles de cette Majesté outragée. Mais les souffrances de son âme, mais les tortures de son cœur, quel poëte, quel historien, quel prophète, quel ange du ciel pourrait les raconter, ô mon Dieu !