Page:Janin - Contes, nouvelles et récits, 1885.djvu/155

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Ô miracle de l’histoire ! grandeur des souvenirs ! on aurait grand’peine à vous retrouver, aujourd’hui qu’il est consacré à toutes les gloires nationales, ce palais qui avait peine à contenir la gloire d’un seul homme. Eh bien, quels que soient l’intérêt et la majesté du palais changé en musée, il y a des esprits rebelles, et nous sommes du nombre, qui regrettent les tristesses, les douleurs, la pitié, le charme enfin de l’ancien château de Versailles dans ses beaux jours. Un abîme et, que dis-je ? une suite imposante de révolutions séparent le Versailles d’aujourd’hui du Versailles de 1681. Que ces vastes demeures seraient étonnées si elles pouvaient se reporter par la pensée et par le souvenir à leurs premiers jours de grandeur, quand il n’y avait à cette place chargée de pierres et de marbres que des chênes séculaires ! Henri IV venait relancer le cerf, Louis XIII quittait les chênes de Saint-Germain pour les bois de Versailles, et quand la nuit le surprenait, le roi couchait dans un cabaret, sur la route.

Enfin, en 1660, le véritable enchanteur du palais de