Page:Janin - Contes, nouvelles et récits, 1885.djvu/161

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du grand siècle remplirait ce silence, animerait ces solitudes ! comme on croirait alors à cette résurrection !

Qui voyait Versailles, autrefois, assistait à la vie entière de Louis XIV. De même qu’il disait : L’État, c’est moi, le maître souverain de tant de millions d’hommes aurait pu dire : Versailles, c’est tout mon règne. Or, c’est justement ce grand règne et ce grand roi que nous allons rechercher avec le zèle et le respect de sujet fidèle et d’honnête historien.

Le palais de Versailles, dans son ensemble et dans ses moindres détails, obéissait à des règles tracées à l’avance, qu’il était impossible de franchir. Chaque homme ici présent, — et chaque dame, — avait son droit et son devoir.

Tous les pas étaient comptés ; chaque place était indiquée ; il y avait les grandes et les petites entrées, les privances, les capitaineries, la domesticité, les services et les honneurs.

Il ne fallait pas confondre le domestique et l’officier, les grandes charges de la couronne avec les emplois militaires, la chambre avec le cabinet, les grands appartements et les petits appartements, la grande écurie et la petite écurie, les chiens du grand veneur avec les chiens du cabinet. L’aumônerie avait ses lois et la chapelle avait les siennes. Il y avait le conseil royal des finances et le conseil des dépêches.

Le tabouret, le carreau, le tapis, le fauteuil, le pliant, la chaise longue, représentaient un chapitre à part. C’était une grande question de savoir si Monsieur,