Page:Janin - L’Âne mort, 1842.djvu/280

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pouvaient être encore les trois quarts après sept heures ! — tout au plus, au moins les trois quarts... L’horloge sonna les trois quarts... et — elle tinta le quatrième quart, puis huit heures. — L’heure !

« Ils étaient déjà dans ma prison avant que je les eusse aperçus. Ils me retrouvèrent à la même place, dans la même posture où ils m’avaient laissé.

« Ce qui me reste à dire occupera peu d’espace : mes souvenirs sont très précis jusque là, mais ils ne sont pas à beaucoup près aussi distincts sur ce qui suivit. Je me rappelle cependant très bien comment je sortis de mon cachot pour passer dans la grande salle. Deux hommes petits et ridés, vêtus de noir, me soutenaient. Je sais que j’essayai de me lever quand je vis entrer le gardien de la prison avec ces hommes ; mais cela me fut impossible.

« Dans la grande salle étaient déjà les deux malheureux qui devaient subir leur sentence avec moi. Ils avaient les bras et les mains liés derrière le dos, et ils étaient couchés sur un banc, en attendant que je fusse préparé.

« Un vieillard maigre, à cheveux blancs et rares, lisait à l’un d’eux quelque chose à haute voix ; il vint à moi et me dit... je ne sais pas au juste ce qu’il me dit, —