Page:Janin - L’Âne mort, 1842.djvu/93

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fin de toutes ces misères, à s’abriter derrière une borne, sur le grabat d’un hôpital, ou dans quelque coulisse de mélodrame. J’en ai vu de ces femmes, qui, pour vivre, se faisaient casser des pierres sur le ventre, et qui avaient été charmantes ; d’autres épousaient des espions. J’en sais une qui a consenti a devenir la femme légitime d’un censeur, d’un vil et infâme censeur, dont l’index et le pouce étaient encore tout rougis du ciseau ! Était-ce, je vous prie, la peine d’être belle ? Pourtant c’est un don si rare, la beauté ! Il y a dans ce seul mot tant de bonheur et d’amour, tant d’obéissance et de respect !... Mais cependant malheur ! malheur à cette divine enveloppe mortelle qui ne recouvre pas — une âme — et un cœur !