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Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/51

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siasme, et sur ces champs de bataille où les Romains ne savaient plus mourir, la magnanimité gauloise, pour parler le langage d’Ammien, se retrouva ce qu’elle avait été à ses plus beaux jours.

C’est à l’épée des Gaulois et des Bretons que Constantin dut sa victoire contre Maxence, et Crispus sa victoire sur les Francs.

Julien appelait nos pères ses grands compagnons d’armes (magnus commilitones). Sous Valentinien Ier, l’intrépidité et l’indépendance d’esprit des troupes gauloises étaient encore proverbiales. Ces troupes, dit Ammien Marcellin, étaient d’ordinaire assez peu soumises à leurs princes légitimes et toujours prèles à accueillir les nouveautés.

Gratien, jeune prince à peine âgé de dix-sept ans, succéda à Valentinien. Ce jeune homme, dont la douceur et la bonté attiraient tous les cœurs, dont les vertus faisaient l’admiration de saint Ambroise, devint tout à coup odieux à ses sujets ou plutôt à ses armées.

Mais avant de raconter la catastrophe qui précipita du trône le jeune Gratien pour livrer l’empire des Gaules au Breton Maxime, il est indispensable que nous jetions un coup d’œil rapide sur l’histoire des Gaulois armoricains et des Bretons insulaires.

Cette fois, si notre tâche s’agrandit notre travail se simplifie. À cette heure, grâce à l’intérêt que cette histoire de la Bretagne soulève de toutes parts, nous avons rencontré un guide sûr, énergique, austère, dévoué ; ce noble guide, un des savants les plus distingués de la jeune Bretagne, nous conduira, comme par la main, à travers ces ténèbres qu’il a éclaircies, à travers ces landes stériles qu’il a cultivées, par ces sentiers peu fréquentés que le premier il a découverts dans les annales de sa patrie bien-aimée. Fiez-vous donc à lui tout comme nous nous y fions nous-mème, et suivez-le avec le zèle et l’ardeur qu’il met à nous conduire et à nous pousser en avant.