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Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/659

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pour la ferme et pour les voisins ; on invite ses parents, ses amis, son curé. — Pour battre l’aire nouvelle, chacun prête son concours ; les hommes égalisent le terrain, la bêche à la main, les jeunes filles l’égalisent en dansant ; chacun apporte, à cette fête, son lait, son pain, son beurre, pour augmenter la joie de cette réunion, où celui qui danse le plus est justement celui qui accomplit le mieux

La danse.

sa tâche. — Plus d’un mariage s’est conclu dans ces fêtes utiles ; la jeune fille bretonne n’a que peu d’instants à être libre, à être gaie et folâtre ; une fois mariée, son mari est son maître. Aussi les amours de ces campagnes sont souvent de charmantes amours. La danse est une grande fête qui fait oublier toutes les fatigues ; les musiciens ambulants, grands joueurs de biniou et de bombarde, sont toujours prêts à faire sauter cette jeunesse. Les jeunes gens se rencontrent à l’église, les champs, dans les veillées, aux pardons ; voilà pour ce qui regarde l’amour ; le mariage, c’est une autre affaire, ceci regarde non pas les jeunes gens, mais le père de la fille et le père du jeune homme. Quand toute difficulté est levée entre les deux familles, les parents du jeune homme font demander la jeune fille. Le basvalen, c’est-à-dire l’ambassadeur d’amour, qui est ordinairement le tailleur du village, fait la demande ; il est tout à la fois le maître des cérémonies