Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
INTRODUCTION

ment du nouveau journal et la fin des vieux journaux. Tel que je suis, jeune encore, homme de la fin de 1804, cette belle année de prospérité et de gloire inouïe, je suis à l’heure qu’il est un des plus vieux journalistes de Paris. Cela vous fatigue si vite, le journal ! cela vous vieillit si vite, improviser tous les jours de quoi suffire à cette immense consommation d’esprit, de style, de colère, d’indignation, de raillerie ! Hélas ! à mon tour je me sens en retard déjà. Moi qui vous parle, j’ai vu s’élever à côté de moi, au-dessus de moi, nos plus habiles écrivains périodiques, ceux qui tiennent en leurs mains toutes les destinées du pays ; j’écrivais déjà quand ils ont commencé à écrire, mais avec quelle verve, grand Dieu ! comme ils se sont dessinés tout d’abord ! que de grandes choses ils ont faites ! Les uns ont renversé le ministère Polignac en six bonds ; les autres ont pris par la main la révolution de juillet, cette terrible fille, s’efforçant de la guider dans le chemin qu’ils lui avaient tracé