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INTRODUCTION

qui dit à la popularité : « Va-t’en ! Que m’importe l’estime de la foule ? je tiens avant tout à ma propre estime. » Homme fort, celui-là ! qui tient à son devoir et à son droit, et qui reste au but qu’il s’était tracé sans vouloir avancer ni reculer d’un pas ! c’est stoïque et beau ! Notre siècle est le siècle de la presse, notre siècle est le siècle de la pensée libre, notre siècle est le siècle de tous les genres d’indépendance. Qu’il faille combattre pour ce qui existe, ou défendre ce qui n’est plus, ou pousser de toutes ses forces à un avenir difficile, ils sont tous prêts. Voyez-les : pas un ne recule ! Que deviennent donc, en présence de ces hauts et sincères témoignages, toutes les déclamations du siècle passé sur les gens de lettres en général, et en particulier sur les écrivains des feuilles périodiques ? Cela fut longtemps une plaisanterie consacrée. Voltaire lui-même, le premier homme qui ait fait un journal en France, car sa correspondance, qu’est-ce autre chose sinon le seul journal