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INTRODUCTION

jusqu’à la Société philotechnique qui ne fût quelque chose ; je me souviendrai toute ma vie de cette estimable société. M. Cadet de Metz, un ami de ma tante, homme savant et digne de toutes sortes de respects, était membre de cette digne Société philotechnique : chacun a ses faiblesses, et, à chaque nouvelle séance publique, il ne manquait jamais de m’y conduire pour éveiller en moi le sens poétique qui sommeillait. À ces séances publiques, qui se faisaient dans une vaste salle de l’Hôtel-de-Ville, en plein jour, la société se mettait en frais de lectures, elle mettait au jour ses plus grands poëtes. Le plus grand poëte en ce temps-là de la société philotechnique c’était M. Viennet ; il n’y avait pas de séance où je ne visse accourir M. Viennet, un manuscrit à la main. Il arrivait tête levée ; il se posait fièrement devant la balustrade, et là, le geste animé, le regard inspiré, il débitait fièrement des chants entiers d’un poëme burlesque dont l’assemblée était émerveillée. Ce poëme était