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LE MARQUIS

duit Jean-Jacques Rousseau, l’ardent réformateur, à écrire un roman d’amour à force d’avoir vu les mœurs de son siècle ! vous trouvez que vous avez encore du temps à perdre ; et voilà, une belle nuit, que vous profitez de la captivité de Mirabeau au donjon de Vincennes pour lui faire écrire des livres obscènes ! Prenez garde : ces obscénités retomberont sur vous, malheureuse, qui n’avez plus un instant à donner aux soins de la famille ! Prenez garde : vous roulez emportée par le temps, qui s’envole en vous entraînant… demandez à quel échafaud !… et ces tristes remèdes contre l’ennui tourneront même contre cette oisiveté qui vous pèse. Alors vous regretterez même cette oisiveté, un instant amusée par les vers de Dorat ou par les contes de Crébillon fils ! Et en effet, quelle époque s’est jamais plus souillée de livres obscènes que ce grand siècle ? Diderot lui-même, le sublime bonhomme, n’a-t-il pas écrit un méchant livre de sottises sans esprit intitulé les Bijoux indiscrets ?