Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
LE MARQUIS

dans son livre la reine de France elle-même ; oui, la reine de France, qui paraît dans ses orgies ! Et non seulement il prêche l’orgie, mais il prêche le vol, le parricide, le sacrilége, la profanation des tombeaux, l’infanticide, toutes les horreurs ! Il a prévu et inventé des crimes que le Code pénal n’a pas prévus ; il a imaginé des tortures que l’inquisition n’a pas devinées. Le voyez-vous, ce ver de terre tout fangeux, qui sort de sa corruption pour jeter à voix basse ces tristes paroles au moment où la société française est expirante sous le sophisme ? Concevez-vous l’effroi d’un honnête homme qui, poussé par cette curiosité qui a fait porter à notre père Adam une main indiscrète sur l’arbre de mort, se trouve face à face avec le marquis de Sade ? Comme le lecteur est honteux de sa triste hardiesse ! comme les mains lui tremblent ! comme les oreilles lui tintent, frappées qu’elles sont par le glas du dernier supplice ! comme c’est déjà une horrible punition pour le malheureux