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LE MARQUIS

Julien, mon petit Julien, si honnête et si doux, et si bien fait pour la vertu, c’est moi, malheureux, c’est moi qui ai épargné ce livre abominable ! Hélas ! j’ignorais ce qu’il contenait : c’était un dépôt de la confession ; mais, malheureux que je suis, moi qui devais l’anéantir, moi, j’ai mis dans ma maison ce livre abominable, et ma maison n’a pas croulé ! et je n’ai pas été frappé par le feu du ciel ! Que vos jugements sont inexplicables, ô mon Dieu ! C’est que vous vouliez me frapper d’une punition plus terrible. Que votre volonté soit faite sur la terre comme dans le ciel !

« Mes frères, unissez vos prières aux miennes, levez vos mains au ciel. Nous dirons aujourd’hui la messe des morts pour Julien, ma victime ; et, s’il vous reste quelques prières et quelques larmes, priez aussi, priez pour votre pasteur infortuné : il a grand besoin de pitié ici-bas et de miséricorde là-haut ! »

Cette histoire très-simple, que je tenais si