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LE MARQUIS

bre du Directoire. Quand Bonaparte fut devenu premier consul il retrouva ces mêmes livres, qu’il n’avait pas oubliés : un jour qu’il présidait le conseil d’état il vit sous son portefeuille un second exemplaire pareil au premier. Il fait jeter l’ouvrage au feu. Le lendemain et les jours suivants la même main inconnue plaça le même ouvrage à la même place, et chaque fois le premier consul pâlissait d’effroi à chaque nouvel exemplaire qu’il faisait brûler. À la fin on cessa de lui jeter cette insulte inutile ; mais l’empereur devait se souvenir de l’outrage fait au premier consul.

À peine en effet fut-il empereur qu’il envoya de sa main l’ordre au préfet de police de faire enfermer dans la maison de Charenton, comme un fou incurable et dangereux, le nommé Sade. Aussitôt l’ordre reçu, la police se transporte dans la maison du marquis. Il était dans un cabinet où il avait fait peindre les plus horribles scènes de son horrible ro-