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HOLBEIN.

lui. Holbein n’en voulait qu’à l’histoire passée, aux actions mémorables d’autrefois, aux héros tombés glorieusement. Il poursuivait de son mieux, dans le silence de l’atelier, les idéales perfections dont il était obsédé sans cesse ; il n’avait jamais été si heureux ; la famille du chancelier était sa famille. Il resta ainsi trois ans, produisant de nombreux tableaux d’histoire et satisfait des suffrages et des éloges de son illustre ami. Mais ce n’était pas là le compte de Thomas Morus : il avait trop d’équité dans le cœur pour vouloir accaparer à son profit cette gloire cachée. Ces trois années furent trois années d’épreuves pour Holbein ; mais à la fin, quand il eut produit les tableaux dignes du grand nom qu’il s’est fait depuis, le chancelier jugea qu’il était temps de tirer son peintre de l’obscurité à laquelle il l’avait condamné. Ce jour-là fut un beau jour dans la vie d’Holbein. Son hôte attendait un convive ; mais Holbein ne savait pas quel convive était attendu. Cependant toute la maison est déco-