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INTRODUCTION

l’impôt des portes et fenêtres, heureux comme des rois ; nous étions chez nous enfin.

Dans cette première demeure j’ai vécu quatre ans qui ont passé comme un jour, quatre belles années de plaisir et d’heureuse joie. Que d’amours jetés au vent ! que de poésie inutile ! que de soupirs dans les nuages, que de travail pour gagner ma vie comme je pouvais ! Comment l’ai-je gagnée ? je l’ignore à présent : bien durement quand j’y pense, bien joyeusement quand je n’y songe pas. D’abord je me mis à faire le seul métier qu’on puisse faire quand on sort du collège : je donnai des leçons au cachet aux enfants de bonne maison trop délicats pour aller au collège. J’enseignais au cachet mille choses que je ne savais guère, le latin, le grec, l’histoire, la géographie, que sais-je ? Avec huit jours d’avance, j’aurais enseigné l’hébreu ou le syriaque sans être embarrassé. Il n’y a qu’une chose qu’on n’enseigne pas sans la savoir, ce sont les mathématiques. Voilà pourquoi j’en fais si