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INTRODUCTION.

Tornthon, mais toujours mon ancienne connaissance, toujours mon bien-aimé cheval. Aussi à peine l’eus-je aperçu que je l’appelai par son nom, à la grande admiration du portier. Le même jour le cheval fut à moi ; il quitta l’écurie de son enfance pour venir avec moi, son ancien voisin. À présent il fait ce qu’il veut, il ne sort que lorsqu’il en a envie ; il ne reste jamais exposé ni à la pluie ni au mauvais temps ; il mange l’avoine trois fois par jour, il a de la paille à son râtelier tant qu’il veut. Quand le café de Paris me voit passer par hasard, traîné par mon petit cheval, le café de Paris hausse les épaules et se moque du cheval et du maître. Je ne changerais pas mon cheval de la rue du Dragon contre tous les chevaux anglais du café de Paris.

Cette histoire de chien et de cheval peut fournir cette moralité à tous les jeunes gens que le sort, le hasard, le malheur, ou peut-être même le talent (cela arrive), engageront dans la carrière des lettres, à savoir qu’avec