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MON VOYAGE

de toutes tes révolutions, c’est-à-dire le terme de toutes les grandeurs ; vous seul, vous mettez à nu le héros qui vous tombe sous la main, et après l’avoir dépouillé de son manteau de pourpre, après avoir écarté ses licteurs, vous nous le montrez encore grand et redoutable, si en effet il est grand et redoutable par lui-même. Il n’y a pas jusqu’à la langue que vous avez faite, ô Corneille, à laquelle nous ne revenions de toutes nos forces, parce qu’aussi bien votre langue seule est possible. Nous sommes si loin de la pureté excellente de Racine, et nous vivons si peu de temps, nous et nos œuvres, que nous n’avons ni le temps, ni la volonté, ni la force de reproduire cette perfection désespérante, cette parfaite et harmonieuse passion, ce récit toujours clair, élégant, châtié, qui n’est autre chose que la perfection dans le style, dans la passion, dans l’idéal. Vous, Corneille, vous allez plus vite au fait que Racine, votre fils ; vous marchez brièvement, simplement à vo-