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MON VOYAGE

suet. Alors toute l’Europe est en mouvement pour venir voir enfin quel est le secret impénétrable qui rendait la France invincible ; alors tous les principes si longtemps débattus, et que l’Empereur avait mis de côté comme un empêchement à sa marche, reviennent en lumière, et la première voix qui s’élève pour les proclamer c’est la voix de M. de Châteaubriand. Que cette voix fut puissante alors ! et que la France fut émue et attentive quand elle entendit l’auteur des Martyrs lui parler pour la première fois des Bourbons et de la Charte, de la vieille famille de saint Louis et en même temps de la liberté, cette jeune conquête ! Ce fut alors qu’on vit bien des deux parts ce que peut un seul homme dans la destinée des empires : d’un côté Bonaparte tout seul, revenant de l’exil aussi prompt que l’aigle qui vole de tour en tour jusqu’au sommet de Notre-Dame ; d’un autre côté M. de Châteaubriand tout seul, annonçant et expliquant aux peuples la maison de Bourbon qui va re-