frappa nos regards. Pour moi, j’en fus consterné. Je me suis toujours senti un faible pour le pouvoir dans les mains des femmes ; et quand la loi salique fut promulguée je fus chassé du conseil des vieux barons pour m’y être opposé trop vivement. Éros jouissait de ma consternation, il l’attribuait à la peur.
Il n’en était pas ainsi de mon compagnon : perdu toute la nuit dans ses belles rêveries de grandeur et de majesté populaires, il venait de trouver tout à coup un terrible argument en faveur de son amour pour la république.
— Vois-tu, me dit-il en s’approchant près de la Reine étendue, vois-tu ce corps inanimé, cette âme anéantie, ce gracieux sourire effrayant par son immobilité ? vois-tu cette ivresse profonde ? vois-tu ces traces hideuses d’une débauche nocturne ? Tout ceci ce n’est pourtant pas de la royauté !
Sans répondre à cet accent terrible je me mis à baisser la toge de la Reine, et à l’arranger elle-même dans une position plus décente ; je ré-