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LES MARCHANDS

y a des caniches qui font l’exercice, qui scient du bois, qui jouent à pigeon-vole, qui vont chercher leur dîner chez le boucher ; j’en ai connu un qui fumait dans une longue pipe très-agréablement. Le caniche est la joie de la grande propriété bourgeoise ; c’est une dépense tous les ans assez considérable : il faut le faire tondre tous les deux mois, il faut changer de logement à peu près tous les ans, il faut être brouillé avec tous les voisins qui n’ont pas de chiens, quand on a un caniche un peu supportable.

Ce sont là de grands sacrifices sans doute ; mais comme on en est dédommagé ! quel plaisir, quand on passe dans la rue, d’entendre l’animal aboyer contre les chevaux, et de se venger sur les chevaux des autres de ceux qu’on n’a pas ! quel bonheur, dans le bois de Romainville, de voir galoper son caniche, ou bien de le voir nager dans la Seine, ou courir après un bâton qu’on lui jette, à la grande admiration des amateurs !