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LA SŒUR ROSE

En effet, dans les premiers temps de son mariage. Louise s’estima heureuse et digne d’envie. En ce temps-là les honnêtes filles obéissaient facilement à leur père ; elles étaient peu disposées aux maux de nerfs et aux vapeurs ; elles aimaient, sans disgrâce, le mari qu’on leur ordonnait d’aimer. Quand je vois dans vos romans vos femmes, jeunes et vieilles, qui pleurent, qui gémissent, qui se tordent les mains pour un oui et pour un non qui les contrarie, je ne sais que penser. Les honnêtes femmes de ces temps de licence sont de beaucoup supérieures aux honnêtes femmes de ce temps de vertu. Louise aima son mari ; elle en eut un bel enfant, et son amour pour son mari redoubla. On citait partout cette jeune femme, qui avait vingt ans, comme un modèle de piété filiale, de vertu conjugale et d’amour maternel ; elle avait le respect de tous les hommes et le respect de toutes les femmes, Malheureuse créature ! elle a bien souffert !