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ALBERT DURER.

trembler le vicaire de Rome au milieu de sa cour.

Ceci n’est pas de notre sujet tout à fait : toutefois ceci peut servir à nous expliquer comment les meilleurs esprits de l’Allemagne adoptèrent avec tant d’ardeur les principes de la réforme. Le moyen en effet de n’être pas luthérien quelque peu le jour où l’on a fait et gravé le portrait de Philippe Mélanchton ?

Revenons à la biographie pure et simple d’Albert Durer. Nous allons de nouveau le laisser parler lui-même ; et ce sera tant mieux pour vous et tant mieux aussi pour moi.

En 1506 Albert Durer entreprit un voyage d’artiste à Venise. Il était seul, il était loin de sa femme ; et l’on voit dans ses lettres combien, si cette femme l’eût laissé faire, il eût été facilement un homme heureux, et comment son âme savait s’épanouir joyeusement hors des chagrins domestiques et sous la salutaire influence d’un beau ciel.

« Plût à Dieu, écrit-il à son ami Pirkheimer, plût à Dieu, mon frère, qu’il me fût