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MÉTIERS.

Le Parisien, qui vit à l’air, qui flâne, qui fait le beau, qui fait le voluptueux au soleil, qui se chauffe dans les galeries du Palais-Royal en hiver, qui a des amusements pour toutes les heures, qui est suivi à chaque pas, dans sa bonne ville, par un troupeau d’esclaves prêts à satisfaire ses désirs, et au moindre geste, le Parisien se laisse être heureux autant qu’on veut le faire heureux ; il est dégagé de tous les soucis de la vie. On a inventé pour lui un détail marchand qui ferait peur à tout autre peuple. Si le Parisien le veut, on lui donne du sucre pour un sou, on lui vend une aile de volaille, une cuisse de perdrix ou le croupion d’un faisan ; le Parisien a tout ce qu’il veut avoir, mais rien que cela. Parlez, riches de la terre ; qu’avez-vous donc qu’il n’ait pas, cet homme heureux entre tous ? Cet insouciant flâneur est aussi beau que vous, et aussi bon, et aussi riche. Vous mettez une robe de gaze, madame la duchesse, vous jetez une rose dans vos cheveux ; un frais ruban orne votre taille : de-