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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/191

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L’ABBÉ CHÂTEL

coiffa des cornettes de la servante, il renversa la sainte hostie sans la voir, et sans même l’honorer d’un sacrilège particulier. Le lendemain, à l’Archevêché, ce fut la même fête. On eût dit, à voir voler en l’air la bibliothèque de l’Archevêché, une seconde bataille du Lutrin. Mais, cette fois, ce fut une bataille désastreuse, une perte presque aussi irréparable que celle des médailles qu’on a volées à la Bibliothèque. Hélas ! tout fut détruit. Je les ai vus ces beaux livres, échappés par miracle aux vandales sanglants de 93, tournoyer dans l’eau emportés par la vague, et s’abîmer contre les arches du Pont-Neuf, aux grandes acclamations de la foule joyeuse ! Cette joie et ces rires étaient plus à craindre pour la foi que tout le sang des bonnets rouges. Les bourreaux déchiraient le prêtre : nos écervelés de Paris faisaient mieux que de déchirer le prêtre, ils abolissaient la foi ! Les bourreaux se donnaient au moins la peine d’être athées : qui se donnerait la peine d’être athée aujour-