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ET SON ÉGLISE.

jamais un grand journaliste, ce qui est bien autrement difficile de nos jours. En effet vendre de la tolérance religieuse et de la charité chrétienne après le 29 juillet, c’était la plus extrême maladresse, c’était le plus grossier des contre-sens, c’était faire jouer sous l’Empire les vaudevilles guerriers de 1815. Heureusement pour la race actionnaire l’abbé Châtel, faute d’actionnaires, a été obligé de suspendre son journal.

Le commerce chrétien, je ne dirai pas catholique (catholique veut dire universel), du dieu Châtel n’eut guère plus de succès que son journal. Vainement les sacrements étaient à rien dans sa boutique : personne n’en voulut, même pour rien. Les enfants prédestinés au paganisme (car, dans cette ville chrétienne, nous avons nos Bohémiens sans foi et sans Dieu, aussi nombreux qu’au 14e siècle) restaient païens malgré le baptême gratis ; ou bien, s’ils étaient baptisés, ils étaient baptisés, je ne dis pas au même autel