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L’ABBÉ CHÂTEL

eu peur d’être ridicule, comme je me serais levé de bon cœur pour dire à ce prêtre : — Tu mens ! ce n’est pas là la religion catholique, apostolique et romaine, avec son beau langage, son rhythme savant, ses pompes si riches, ses pontifes sacrés ! — Tu mens ! ce n’est pas là la religion nationale ! — Tu mens ! ce n’est pas ainsi que parlent les maîtres chrétiens ! La mort chrétienne a des élans inconnus vers le ciel dont tu n’as pas le secret. — Tu mens, prêtre renégat ! Va te convertir avant tout, et puis reviens quand tu seras pardonné, reviens prier pour la Pologne ; tu seras digne de prier pour elle alors ! — Voici ce que j’aurais dit à ce prêtre si le sang-froid des assistants à cette messe n’avait pas été si naturel et si vrai. Rien n’étonnait ce monde de curieux : ni cet autel improvisé dans une boutique, ni ces prêtres parlant une langue plus qu’étrangère, une langue barbare, ni ce dieu qui se faisait homme sur une table de Cabaut, ni ces chanteurs de l’Opéra qui chantaient en