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EN LITTÉRATURE.

d’entrailles ! Elle brise, elle déchire, elle est violente, elle écume, elle fait peur !

Voilà pour la description physique des deux rivales. Quant aux considérations physiologiques de mon sujet, elles sont sans nombre. Le moindre inconvénient de la plume de fer c’est d’être toujours et à chaque instant toute prête à écrire sur toutes sortes de sujets. Vous ne prenez pas la plume de fer : c’est elle qui vous prend. Elle vous tient par la bride, et il faut marcher avec elle ; il faut aller, il faut courir à droite et à gauche, çà et là, par monts et par vaux ; sauve qui peut ! Elle est impitoyable ; c’est la machine à vapeur de la pensée. Elle jette autour d’elle plus d’encre que d’idées, plus de fumée que de feu. Point de retard, point de repos, pas un moment de réflexion ; vous êtes l’âme damnée de la plume de fer. Allez donc, allez toujours elle commande, il faut obéir. À mesure que votre main se fatigue et s’irrite à tenir cet affreux stylet de brigandage, votre esprit obéit