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LES ÉGOUTS.

son image. Le vallon dans lequel coule la rivière de Bièvre a cnviron huit lieues d’étendue depuis sa source jusqu’à son embouchure. La Bièvre, ou, si vous aimez mieux, la rivière des Gobelins, n’est tout d’abord, à sa source qu’une limpide et claire fontaine qui s’en va en gazouillant à travers une prairie. En son chemin cette eau limpide rencontre trois à quatre petites sources innocentes comme elle, qu’elle entraîne avec elle à Paris. On dirait ces jeunes villageoises que poussent l’ambition et l’amour, et qui s’en vont, les folâtres, l’une poussant l’autre, chercher la fortune de leurs vingt ans. À mille pas à peine de sa source limpide, en entrant dans le bois épais de Buc, la villageoise est déjà une grande dame, le mince et clair filet d’eau est déjà une rivière. Quelques pas plus loin le lit desséché d’un étang se rencontre. Déjà un peu de vase se mêle à cette transparence, image des vices de la ville qui s’avance. Plus loin encore, dans le fond du vallon, au