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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/48

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LES ÉGOUTS

on avait eu le temps de songer à ceux qui l’avaient payée de leur vie, quand ils vinrent eux-mêmes se rappeler aux vivants par l’infection de leurs tristes reliques. L’église de Saint-Eustache est envahie tout d’un coup par une odeur horrible, qui s’échappait du parquet et du sol en filtrant à travers les voûtes. Voilà aussitôt joute l’église en alarmes. Le curé de Saint-Eustache, M. Vitalis, autrefois savant professeur de chimie, appelle à l’aide de sa paroisse toute la science parisienne. Ému par ces plaintes venues de si haut, le conseil de salubrité s’assemble ; et, après une longue délibération on décide que les caveaux seront ouverts sur-le-champ, que les quarante-trois cadavres qui y gissent sans sépulture en seront extraits et portés au cimetière. Il fallait pour cette terrible opération des hommes éprouvés et courageux : on appela des égoutiers et des gens de la Morgue ; la nuit venue, les torches s’allumèrent dans l’église et le terrible mystère commença.