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LES ÉGOUTS.

— Eh ! mon Dieu ! allez-vous vous récrier, toutes ces émanations putrides nous vont couvrir de mille horribles maladies grâce à tous ces cadavres qu’on exploite, grâce à toutes ces infections qui nous entourent, à peine pouvons-nous espérer d’échapper à la corruption et à la pourriture ! — Rassurez-vous, bonhomme : il n’y a pas d’infection dans le monde. Vous voyez bien ce marchand de chiffons, cette hideuse créature entourée de toutes les ordures des rues, de toutes les immondices des ruisseaux ? C’est lui qui ramasse tous les trous et toutes les taches de la ville, il en lèche avidement toutes les souillures. Entrez chez lui, menez-vous à sa table : le pot-au-feu a été fait à la lueur de vieilles savates ramassées dans les rues : il est aussi bon que s’il eut été pendant six heures au feu calme et doux de votre cheminée. Sur les bords de l’égout qu’on appelle la Bièvre on mange de la volaille très-fraîche, et du poisson très-frais qui n’est pas pêché dans la