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Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/155

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les mémoires

Pour commencer dans les règles ce jeu misérable, on me demanda une invocation aux Muses. Pauvres Muses ! invoquées comme s’il s’agissait d’entonner l’Énéïde !

« Muses ! m’écriai-je, laissez-moi perdre encore quelques feuillets de papyrus d’Égypte ! et vous, sénateurs, faites attention, le jeu commence ! Mon esprit et mon imagination vous serviront d’enjeu. Vous avez pour banquier un poëte ; ma table n’est pas de celles où résonne le dé, qu’anime le chien ou le six : ces lignes, voilà mes noix ; ce papier, voilà mon carnet. C’est un jeu qui ne cause pas de perte. » — J’ajoutais tout bas : Et pas de profit !

Aussitôt chacun me donna son mot au hasard, afin que par moi ce mot fût agréablement enfermé dans un distique. Un gourmand s’écriait : Le poivre ! et je répondais : « Veux-tu manger à point un gras bec-figue ? Saupoudre-le de poivre. »

Un autre s’écriait : La fève ! Je répondais