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de martial.

de Rome ; quittons, quittons la ville ; retournons dans nos fertiles campagnes, sous notre beau soleil, aux bords de notre beau fleuve. Oui, c’en est fait, tu dois redevenir un homme libre, Martial ! tu seras libre si tu t’abstiens de manger chez les autres, si le jus du raisin d’Espagne te suffit pour apaiser ta soif, si tu es assez sage pour voir d’un œil de mépris la riche vaisselle du malheureux Cinna. Oui, c’en est fait, adieu le bruit et les grandeurs ! Soyez donc ma femme, Marcella. Autrefois, dans ses bontés avares et ironiques, Domitien m’a gratifié des droits d’un père de trois enfants : plaise aux dieux que nous ne perdions pas notre droit ! le présent du maître ne doit pas périr ! Allons donc rejoindre nos riches Pénates. Vous serez pour moi plus que n’était Cynthie à Properce, Lycoris à Gallus : vous serez ma Pénélope, ma Cornélie, ma Julie, ma Porcia ; vous serez à la fois ma Lucrèce et ma Laïs. Et vous, kalendes de mars qui m’avez vu naître (jour plus aimable cent