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Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/178

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de martial.

mains. À la suite de cette cohorte venait au pas un vieux centurion. Ses cheveux, blanchis par l’âge, flottaient au gré du vent sous le casque qui chargeait sa tête ; sa main vénérable avait peine à tenir une lourde épée ; tout son corps en sueur pliait sous cette armure pesante on eût dit un homme condamné au dernier supplice. La démarche de ce vieillard était tremblante, sa tête était noble et imposante. Arrivé devant moi, et pendant que ses soldats poursuivaient leur chemin, il s’arrêta debout, et, s’appuyant sur son épée, il déclama en me regardant ce vers du poëte de Mantoue qui est devenu le mot d’ordre de tous les malheureux proscrits dans ce monde romain soumis à tant de tyrannie :

Heureux vieillard ! tu conserves tes champs !

À ce vers de noue poëte, je regarde de plus près le vieux tribun. O malheur de la poésie ! ô vengeances cruelles ! Cet homme dont vo-