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étienne béquet.

thousiasme comme on se méfie du mensonge. De pareils hommes, une fois possédés par une idée qu’ils ont bien considérée sous toutes ses faces, ne s’en dessaisissent jamais. C’est ainsi que, toute sa vie, Béquet a lu Voltaire, et de Voltaire il lisait surtout la correspondance ; et c’est là surtout, n’en doutez pas, qu’il a puisé cette grâce parfaite, cette élégance, cette urbanité, ce goût excellent, ce style limpide auxquels on ne saurait rien comparer.

Ainsi armé, il renonça bientôt à l’étude des lois ; et il fut admis sans peine au Journal des Débats, qui l’a tant regretté, et à tant de titres, non pas seulement hier, mais il y a déjà trois ans, quand le journal eut perdu l’espoir de le voir revenir de l’humble maison des champs où il s’était enfoui sous sa vigne. Pour apprendre ce grand art de la critique quotidienne Étienne Béquet ne pouvait mieux tomber : tous les hommes qui ont fondé la critique en France, ces brillants héritiers de Fréron, Geoffroy, Dussault, Hoffmann, Duviquet, vivaient, c’est-à-