femme ne garde le bouquet qu’elle avait à la main… ou sur le cœur ; ce fut, en un clin d’œil, aux pieds de Mlle Taglioni une avalanche de fleurs. Oh ! cependant, que de prières muettes, que de tendres serments attachés à ces fleurs et sur ces fleurs ! Oh ! les femmes enthousiastes ! qui jettent ainsi aux pieds d’une autre femme cette odorante moisson dont chaque feuille est une espérance ou un souvenir ! Mais la chose était ainsi : ces femmes, si elles y eussent pensé, auraient jeté leurs diamants et leurs perles à la sylphide qui s’en allait.
Seule peut-être, Mme de Melcy avait gardé précieusement le modeste bouquet placé à sa ceinture. Malheureusement pour lui, le petit jeune homme, jusqu’alors immobile et muet, soit qu’il fût réveillé par l’enthousiasme universel, soit qu’il voulût montrer à tous qu’il avait vu le ballet, se levant tout à coup, se mit à crier comme les autres et à applaudir. Alors je vis la jeune femme