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les mémoires

veil. Mais moi, si je dîne chez Tulla, il se trouve que le vieux falerne de Tulla est mêlé pour moi d’un vin détestable ; falerne assassiné. — Si le dîne chez Cécilianus, ce bon hôte avale seul et sans m’en offrir un grand plat de champignons, et moi je mange, en retenant mes larmes, les restes de ses esclaves. — Si je vais saluer Bassa le matin, il me reçoit accroupi sur un vase d’or, l’indigne ! Il lui en coûte plus cher pour vider son ventre que pour remplir le mien pendant toute une année ! — Décianus m’invite pour l’amuser, et il m’accouple avec Cécilius, un plat bouffon qui échange des allumettes contre des verres cassés, un avaleur de vipères, un marchand de saucisses et de pois bouillis ! — À souper, le riche Mancinus nous fait servir un tout petit cochon de lait dont on fait soixante parts ; et, pendant que nous nous arrachons ce pauvre rôti en parcelles inaperçues, notre hôte avale tranquillement de belles grappes de raisin, des pommes plus douces