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mort

la force d’être égoïste à ce point-là. Hélas ! cette main si féconde s’est arrêtée, cet esprit si net et si fin ne peut plus rien produire : c’est donc à nous qui possédons quelques œuvres inédites d’Alfred de les livrer au graveur, afin que ces œuvres deviennent la propriété de tous. Pauvre Alfred ! qui donc oserait être égoïste avec une gloire comme la sienne, si jeune, si féconde, si aimable, si digne de pitié et de respects ?

Et même, à propos de cette gravure de la Dernière communion, voulez-vous que je vous le répète ce que je disais quand est mort Alfred Johannot, ce jeune et excellent artiste que nous avons vu languir et s’éteindre lentement, et enfin mourir à peine âgé de trente-sept ans, âge fatal à tant de grands artistes ? Cette mort, qui n’était, hélas ! que trop précoce, enlève à la fleur de son âge un peintre distingué, et à l’instant même où, à force d’études, de recherches, de patience, il était parvenu à se rendre le maître de son art. Quelle