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soin de soldats que de graveurs, et il eût donné tous les peintres de France pour un capitaine de sa garde. Il y a, dans l’histoire, des époques mauvaises où tout ce qui n’est pas la guerre et la politique se voit condamné à l’oubli et au silence. Aussi, qui eût dit en ce temps-là à ces deux jeunes artistes qu’un jour viendrait où leurs deux noms seraient populaires, où leurs talents jumeaux les associeraient à toutes les gloires poétiques de la patrie, celui-là les eût bien étonnés ; car alors, dans ces beaux jours d’heureuse misère, ils étaient trop heureux, Alfred et Tony, quand les marchands de gravures de la rue Saint-Jacques consentaient à leur acheter leurs planches de cuivre, non sans avoir pesé au préalable le cuivre de ces planches, sur lequel ces marchands comptaient beaucoup pour rentrer dans leurs frais.

Il y a un petit épisode dans la vie de ces deux enfants qui est plein d’intérêt, car l’Empereur y joue son rôle. Un jour que l’Empe-