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d’alfred johannot.

qui la pousse malgré elle à tout ce qui est vrai, simple, naïf et bien senti.

Alfred Johannot, qui est sans contredit un des artistes les plus laborieux de ce temps-ci, aura cependant laissé bien peu de tableaux, si nous pensons à tout ce qu’il a produit. Il n’avait abordé la grande peinture qu’avec une terreur pleine de bon sens : tout au plus, avant de se présenter au Louvre, s’était-il essayé dans une suite de délicieuses petites toiles consacrées à représenter les diverses scènes des romans de Walter Scott. Un jour que ces petits tableaux étaient à demi cachés derrière l’étalage d’un libraire du quai des Augustins, une jeune personne bien modeste entra chez le libraire. Un coup d’œil lui suffit pour juger à leur juste valeur ces quarante petites toiles, qu’on eût prises pour les douces ébauches de Van Dick à quinze ans. La jeune personne acheta en bloc les quarante petites toiles et les fit porter sur-le-champ aux Tuileries, dans l’atelier de la princesse Marie.